Pas de moustiques, pas de chocolat ?

Parce que qu’ils nous piquent pendant la saison estivale, nous pensons que les moustiques se nourrissent exclusivement du sang des mammifères, et donc du liquide vital qui coule dans nos veines.

Qui se souvient que les moustiques se nourrissent également de nectar des fleurs ? A ce titre, ils participent à la pollinisation des végétaux, tout comme de nombreux autres insectes menacés de disparition, les abeilles notamment. Situés au début de la chaine alimentaire, ils entrent également dans la composition des repas de nombreux animaux et jouent donc un rôle important dans l’écosystème. On estime que la population des oiseaux diminuerait de moitié si les moustiques venaient à disparaître. 

Dans les forêts tropicales qui abritent les cultures de cacaoyers, le moustique est un rare insecte à polliniser les fleurs de cet arbre. S’il venait à disparaître, ses fruits à coque, les cabosses de cacao à partir duquel est produit le chocolat, pourraient disparaitre également de notre alimentation…

Un monde sans chocolat est-il sérieusement envisageable ?

La finesse du moustique permet la pollinisation de la délicate fleur de cacao

Il est un des rares insectes à pouvoir s’aventurer dans le cœur de la fleur de cacaoyer… pour y puiser le nectar de cette fleur tropicale. Face à la petite taille de cette fleur (environ 1 cm), qui plus est un peu difficile d’accès dans la nature, la trompe du moustique est bien utile à l’exercice !

A envisager une solution bien trop radicale, celle de l’éradication complète des moustiques de la planète (et cela a été envisagé !), n’oublions pas qu’elle impliquerait la disparition au passage de l’arbre à chocolat. Vu sous cet angle, le moustique n’est-il pas en train d’obtenir quelques grâces à vos yeux ? On voit ici les limites d’une extermination totale de cette grande famille d’insectes, si cela était possible : sans pollinisation de fleurs des cacaoyers, plus de fruit… et donc plus de cacao, plus de chocolat.

Un petit peu d’empathie pour les moustiques !

Sur l’immense diversité des espèces de moustiques, peu d’entre eux piquent en réalité les humains. La famille des moustiques compte 3000 espèces et seules les femelles de 200 d’entre elles viennent chercher des nutriments utiles au bon développement de leurs œufs, après la fécondation. Les moustiques qui aspirent notre sang en laissant une cloque urticante, sont donc des femelles de certaines espèces qui nous piquent si, et seulement si elles doivent nourrir leurs œufs. 

Des nuits sereines pour les humains aussi !

Ces considérations faites, il n’en reste pas moins que les piqûres de moustiques sont désagréables. Leur zézaiement, qui annonce que nous sommes dans son viseur comme une proie potentielle, est au minimum agaçant.
En période estivale, il n’est pas rare que dame moustique vienne perturber nos nuits et nous rappeler le jour, lorsque ses piqûres nous démangent, qu’elle s’est bien régalée.

Ces désagréments sont pourtant sans commune mesure avec les risques sanitaires véhiculés par ces mêmes insectes, dans les zones tropicales. Alors, pourquoi ne pas relativiser et adopter des comportements qui tiennent simplement cet indésirable à distance ?

Sources :

(1) https://www.europe1.fr/emissions/fanny-a-la-ferme/les-moustiques-couteaux-suisses-de-la-nature-3966418

(2) http://www.lagraineindocile.fr/2016/10/les-moustiques-culicidae.htmlhttp://www.lagraineindocile.fr/2016/10/les-moustiques-culicidae.html

(3) https://www.geo.fr/environnement/pourquoi-les-moustiques-sont-ils-importants-205409